Titre de l'histoire érotique : Histoire des libertines (4) : les femmes scandaleuses de la famille d’Auguste.

- Par l'auteur HDS Olga T -
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Récit libertin : Titre de l'histoire érotique : Histoire des libertines (4) : les femmes scandaleuses de la famille d’Auguste. Histoire érotique Publiée sur HDS le 05-09-2017 dans la catégorie Plus on est
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Titre de l'histoire érotique : Histoire des libertines (4) : les femmes scandaleuses de la famille d’Auguste.
De méchants bruits ont couru sur Auguste, l'homme qui avait fait une loi contre les adultères: « Il aimait surtout les vierges et Livie continuait à lui en procurer de toutes parts », dit Suétone.
Cela paraît vrai, mais ce qui ne l'est pas moins, toujours au dire du même écrivain, c'est que sa vie afficha toujours une grande chasteté. Explique qui voudra toutes ces contradictions. Comme tous les souverains acharnés au travail, comme César, comme Tibère, Auguste a dû avoir des élancements terribles de débauche, qu'il pouvait satisfaire et qu'il satisfit, mais en veillant avec le plus grand soin à dissimuler une conduite qui allait à l'encontre de ses lois et de sa politique de retour aux vieilles mœurs. Il faisait donc ces choses « en cachette » et, par conséquent, ne supporta pas le comportement scandaleux de sa fille Julie, pas plus que celle de sa petite-fille, Julie la jeune.
Chapitre 1 :Livie l’épouse parfaite ?
Livie (58 av. J.-C. -29 ap. J.-C.) est la troisième épouse de l’empereur Auguste ainsi que la mère de l'empereur Tibère et de Drusus, tous deux nés d’un premier mariage avec Tiberius Claudius Nero. Son second mariage avec Octavien, le futur Auguste, consacre l’alliance des Iulii (ou Julii) et des Claudii : les cinq premiers empereurs romains sont pour cette raison appelés les Julio-Claudiens.
Livie fait la connaissance du triumvir César Octavien, en 39 av. J.-C. Suivant l’exemple de Romulus, Octave vole la femme d’un autre homme et l’épouse. Leur mariage permet de réconcilier symboliquement le camp des amis et des ennemis de César. Leur mariage dure 52 ans. Il est considéré comme un exemple de concorde et de longévité. Ce mariage reste stérile. Livie, couverte d’honneur, devient un modèle « matronal »
LIVIE ENLEVEE ET ADULTERE
Alors qu’il est marié à Scribonia depuis une année, César Octavien emmène Livie dans sa maison alors que cette dernière est enceinte du second et dernier fils de son premier mariage. Quant à Scribonia, l’épouse d’Octavien, elle est aussi enceinte, et ce n’est qu’après la venue au monde de Julie qu’Octavien se sépare d’elle. Quant à la grossesse de Livie, les pontifes n’estiment pas qu’elle constitue un obstacle au mariage, et ce dernier est officialisé le 17 janvier 38 av. J.-C. Drusus, le second fils de Livie et Ti. Claudius Nero, naît le 11 avril de la même année.
Présentée comme le modèle de la matrone romaine, Livie n’en fût pas moins, avant d’officialiser sa liaison avec Octavien, une épouse adultère, et ce alors même qu’elle attendait un enfant de son premier mari.
Ce mariage hâtif a fait couler beaucoup d’encre : est-il le fruit d’un «coup de foudre» ou répond-il à un besoin politique ? Il est utile de rappeler à ce propos que Livie est rattachée à la haute noblesse républicaine, et peut ainsi garantir à Octavien une alliance politique plus intéressante à cette époque que celle que lui offrait sa précédente épouse Scribonia.
Octave n'était pas heureux dans son deuxième mariage. Seul un événement de bon augure va lui remettre un peu de baume au cœur : au cours de l'été – 39 avant JC, l'épouse d'Octave se retrouve enceinte. Fou de joie à l'idée d'avoir un héritier, il fait contre mauvaise fortune bon cœur, et tente de relancer sa vie conjugale. C'est sans compter sur le destin qui va le mettre en relation avec l'unique femme de sa vie, celle qui restera son seul et unique amour : Livie.
Au cours de l'été, les nobles républicains proscrits après l'assassinat de César commencent à revenir à Rome. Parmi eux se trouve Tiberius Claudius Néron, accompagné de son fils Tibère (le futur deuxième empereur de Rome) et de sa jeune épouse Livie. Elle est à peine âgée de dix-neuf ans mais charmante, avec un sourire qui illumine son ravissant visage. De plus elle est enceinte de son deuxième enfant.
Le hasard veut qu'Octave rencontre ce couple d'anciens proscrits. Il éprouve sur le champ un coup de foudre pour cette aristocrate belle et décidée, qui a fait la preuve de son courage dans l'exil et ses tribulations, où elle a suivi son mari. L'amour fou d'Octave va le décider à prendre en main sa vie amoureuse : il aime Livie, il la veut et elle sera sienne. C'est décidé, il fera d’elle sa troisième épouse.
Il obtient (chose surprenante) l'accord du mari, en effet Tiberius Néron cède ses droits conjugaux sur Livie, et consent à divorcer d'elle (alors même qu'elle est enceinte de son enfant). Quant à Octave, il obtient l'autorisation du collège religieux des Pontifes, qui ne fait guère de difficultés, et se fiance sur le champ avec Livie dans la demeure même de l'ex-époux, Néron, qui souhaite au couple tout le bonheur possible. C’est sans doute par intérêt et opportunisme politique que Néron fait cela, à moins qu’il ne fût un peu candauliste. Au minimum mari complaisant !
Et Scribonia dans tout cela ? Enceinte jusqu'aux yeux, elle accouche fin décembre d'une petite fille prénommée Julie, et est répudiée le jour même de son accouchement. Quelques jours plus tard elle quitte Octave, laissant la place à Livie qui s'empare aussitôt de la maison et du bébé qui vient de naître. Le 14 janvier – 38 avant JC, elle accouche de l'enfant de Néron, un second fils qu'elle nommera Drusus. Trois jours plus tard, Octave organise son mariage avec Livie, qui devient officiellement son épouse.
Le couple ne pouvant avoir d’enfant, c’est Julie et sa descendance qui va devenir un enjeu essentiel.
Auguste souhaitait que son héritier descendît de la gens Iulia : ses deux petits-fils (Gaius et Lucius Caesar) ont tous deux été emportés par une mort prématurée. C’est ainsi que le fils aîné de Livie, Tibère, adopté en 4 ap. J.-C., est désigné comme successeur d’Auguste, sur recommandation active de sa mère. À la mort d’Auguste, le 19 août 14 ap. J.-C. à Nola, Livie prend en main la question de la succession : elle verrouille l’accès à la maison de l’empereur et contrôle les informations qui en sortent. Tibère, rappelé d’Illyricum, est proclamé empereur ; Agrippa Postumus, le petit-fils exilé d’Auguste, est tué – sur ordre de Tibère ou de Livie.
Les sources antiques se font l’écho de rumeurs accusant Livie d’avoir empoisonné les différents successeurs potentiels qui faisaient obstacle à la nomination de son fils Tibère, ainsi qu’Auguste lui-même alors qu’il semblait préférer une réconciliation avec son petit-fils Agrippa Postumus. Livie fut aussi accusé de fournir des maîtresses à son mari, en particulier de jeunes vierges. Elle était donc également une maquerelle. Voilà qui corrige un peu l’image de l’épouse idéale.
Chapitre II : Julie la scandaleuse, fille d’Auguste
Julia (octobre 39 av. J.-C. - 14) est la fille unique du premier empereur romain Auguste, née de sa seconde épouse Scribonia. Auguste lui fit donner une éducation austère, dans son souci de respecter les mœurs traditionnelles romaines et lui imposa d'épouser successivement ses héritiers présomptifs ( étant donné qu'il n'avait pas de fils ), à savoir son cousin Marcellus, puis Agrippa, puis Tibère.
J’ai beaucoup d’affection pour Julie, qui aimait, comme moi, montrer son corps et qui était clairement hypersexuelle.
Son destin sera tragique. Elle jouera le rôle que son père attend d’elle, en donnant des héritiers à l’empire. Mais Auguste, qui pratiquait pour sa part des débauches privées, considérait que ces pratiques n’étaient pas accessibles aux matrones et en particulier à sa fille. Celle-ci, exhibitionniste, partouzeuse, infidèle, finira par aller trop loin et à être cruellement punie par son père. Cette pauvre Julie n’a pas eu la chance de vivre à une époque où le droit des femmes, notamment mariées, au plaisir, était reconnu.
Julie était débauchée et adultère. Elle est le premier exemple d’adultère que nous rencontrons dans cette série de récits. Et, à mes yeux, moi qui revendique la liberté sexuelle totale, je veux prendre ici la défense de Julie.
Elle était également grand-mère maternelle de l'empereur Caligula et de l'impératrice Agrippine la Jeune, grand-mère par alliance de l'empereur Claude, et arrière-grand-mère maternelle de l'empereur Néron.
LE PREMIER MARIAGE DE JULIE
La cérémonie des noces avec son premier époux, Marcellus, par ailleurs son cousin (fils d’Octavie, la sœur d’Auguste) a lieu à Rome en -25 avant JC. Auguste, qui est alors malade (il aura toute sa vie une santé fragile), ne peut assister aux noces et il délègue pour le représenter l'un de ses plus fidèles amis, Agrippa. C'est donc lui qui donne la main de la jeune épousée de quatorze ans à son mari.
Alors que, pour Julie, Marcellus est plus un frère qu'un mari, leur couple fait bientôt sensation.
Ils partagent leur vie entre Rome et leurs villégiatures d'été à Naples ou à Baies. Comme tous les jeunes de leur âge, ils ne songent qu'à se divertir aux fêtes et réceptions. La beauté de Julie s'épanouit auprès de cet époux complice qui partage ses envies de plaisir les plus folles. Or la drame survient bientôt d'une façon inattendue : le jeune Marcellus, à la fin de juillet de l'an -23, se met à frissonner des pieds à la tête et sombre dans le délire. Les médecins, impuissants, préconisent des bains glacés pour le sortir de sa torpeur. Mais il ne résiste pas au traitement et meurt soudainement le 1er août -23 avant JC.
LIBERTINE, EXHIBITIONISTE, ADULTERE, ELLE DONNE DES HERITIERS A L’EMPIRE
Julie est veuve à seize ans : elle n'a pas eu d'enfant de ce premier mariage mais pleure sincèrement cet époux qui était aussi son ami. Cependant les intrigants qui entourent Auguste parlent déjà de lui donner un nouvel époux. Son père peine à en trouver un : la candidature de Tibère (mis en avant par sa mère Livie) est écartée car il est trop impopulaire, et puis quelques troubles à Rome poussent Auguste à proposer un homme en qui il a toute confiance, et qui serait plus à même de devenir son héritier, il s'agit de son ami Agrippa, celui-là même qui avait officié à sa place lors du premier mariage de Julie.
Or Agrippa est marié à Marcella l’aînée (la belle-sœur de Julie puisque sœur du défunt Marcellus et fille d'Octavie). Qu'à cela ne tienne, à la demande d'Auguste il divorce et accepte d'épouser Julie. Quant à Marcella l’aînée, elle se remariera avec son compagnon de jeu et d'enfance, Iullus Antonius (fils de Marc Antoine et de Fulvie) qu'Octavie avait élevé avec ses enfants. Nous retrouverons un peu plus tard ce personnage.
C'est ainsi qu'en -21 avant JC Agrippa devient le deuxième mari de Julie : il a quarante-deux ans, Julie en a seize !
Même si elle lui donna de nombreux enfants, le mariage ne fut guère heureux, et c'est à partir de ce moment que datent les premières infidélités de Julie à son époux.
Quelques mois après le mariage, elle se trouve enceinte pour la première fois et accouche d'un fils, Caius, en -20. Auguste a enfin l'héritier de son sang qu'il désirait tant. Quant à Julie, forte du prestige de cette naissance, elle commence à vivre à son gré dans un luxe digne d’une princesse orientale. Une deuxième grossesse s'annonce en – 19, elle donne naissance à Julie la Jeune, puis un troisième enfant arrive, il s'agit de Lucius en -17.
C'est à ce moment-là qu'Auguste décide d'adopter ses deux petits-fils et de les enlever à Julie et Agrippa. Avec l'accord de son gendre, il retire les deux bébés de la demeure de Julie pour qu'ils soient élevés dans sa maison. Les deux princes feront désormais figure d'héritiers, et participeront à toutes les cérémonies officielles au côté d'Auguste.
Leur lien avec leur mère est définitivement rompu à la demande expresse d'Auguste. C'est à cette époque que la vie de Julie se dérègle : elle ne craint pas de s'afficher en public avec de jeunes hommes, avec lesquels elle flirte outrageusement. Lors des jeux du cirque, elle offre un contraste frappant avec sa belle-mère Livie, qui y siège dans toute sa dignité de matrone romaine. Julie, dans la tribune voisine, s'affiche dans une parure excentrique et rit à gorge déployée. Auguste s'empresse de lui reprocher de ne pas savoir se maîtriser en public, mais elle répond avec impertinence qu'elle est jeune, et qu'elle profite de la vie.
On raconte qu'elle vint un jour voir son père dans une robe un peu trop osée et offensa ses regards, il garda le silence. Le lendemain elle changea de style de toilette et embrassa son père, tout content, avec une feinte gravité. Mais lui qui la veille avait dissimulé son chagrin ne réussit pas à cacher sa joie et dit : "Comme cette tenue convient mieux à la fille d’Auguste !".Julie, pour sa défense, ne manqua pas d’à-propos : "C'est qu’aujourd’hui je me suis faite belle pour les yeux de mon père, hier c’était pour ceux de mon mari!"
« JE NE PRENDS DE PASSAGER QUE LORSQUE LE NAVIRE EST PLEIN »
Les premières rumeurs concernant son infidélité circulent. Son mari observe d'un œil inquiet ce débordement de personnalité : la perte de ses deux fils a certainement précipité le comportement de Julie, c'est pourquoi il décide que lui et sa famille vont quitter Rome pour la Grèce, puis l'Asie Mineure, dans le courant de l'année -15. C'est ainsi qu'Agrippa, Julie et leur fille Julie la Jeune embarquent pour la Grèce au printemps. Pendant le voyage Julie se retrouve de nouveau enceinte, et accouche en décembre à Athènes d'une deuxième fille, qui se prénomme Agrippine (Agrippine l’aînée, mère de la fameuse Agrippine dont nous reparlerons). A ceux qui s'étonnent que tous ses enfants ressemblent à Agrippa, la jeune femme réplique : «je ne prends de passager que lorsque le navire est plein !».
A l'âge de vingt-sept ans la jeune femme se retrouve de nouveau veuve et de surcroît accouche, seule, d'un fils qu'on prénomme Agrippa Posthumus.
Ayant rempli son rôle, qui était de donner des héritiers à son père, Julie pourrait enfin mener la vie libre qu'elle désire tant, ou bien convoler une troisième fois avec un élu de son choix. Or Auguste estime que ses héritiers Caius et Lucius sont encore bien jeunes, et qu'un mari trop ambitieux risquerait de rompre l'équilibre de la succession qu'il a calmement programmée. Il va donc trouver pour Julie un troisième mari, qui sera aussi de son choix, comme les deux premiers, et c'est là que Livie va entrer en scène. Elle a deux fils de son premier mariage : Drusus et Tibère, et entend bien leur assurer aussi une carrière politique. Ayant toujours eu une forte influence sur Auguste, elle pousse en avant Tibère.
JULIE LA SCANDALEUSE, TIBERE LE COCU.
Tibère était depuis plusieurs années à une jeune femme qu'il adore, Vipsania, qui attend leur second enfant. Lorsqu’Auguste lui intime l'ordre de répudier sa femme enceinte et d'épouser sa fille Julie, Tibère sait qu'il n'a pas le choix. Bien qu'il ait été élevé avec Julie depuis sa plus tendre enfance, il ne l'aime pas et, malheureusement, Julie ne l'apprécie guère non plus. Tibère aime les femmes douces, effacées, et Julie, par son comportement excentrique, ne lui convient pas.
Résigné, il divorce de sa jeune femme et épouse Julie dans les jours qui suivent. Julie se retrouve rapidement enceinte et accouche d'un fils qui meurt au bout de quelques mois. L'attitude de Julia, entourée de nombreux amants, contraste avec le caractère de Tibère, particulièrement réservé. Dès lors les deux époux ne feront plus rien pour cacher leur mésentente et leur antagonisme. Dès l'an – 7 avant JC, ils vivent pratiquement séparés.
Julie, qui vient d’atteindre la trentaine, se lance dans la vie facile et profite de sa beauté pour nouer des intrigues amoureuses et s'épuiser dans des fêtes toujours plus somptueuses. Julie participe à des orgies sur le forum même avec de nombreux amants, dont certains de la plus haute naissance, comme Sempronius Gracchus. Elle vient de prendre pour amant le fils de Marc Antoine, Iullus Antonius, qui a partagé ses jeux d'enfant et auprès de qui elle retrouve une sensualité débordante.
Or les amants ne sont guère discrets, et Auguste commence à entendre les ragots que l'on colporte sur la conduite de sa fille : ses toilettes extravagantes, ses dépenses inouïes et sa vie de plaisirs ininterrompus. Dans un premier temps, il préfère nier l'évidence : pour lui Julie possède un tempérament exubérant et a le malheur d’avoir un trop plein de vitalité. Et puis ne lui a-t-elle pas donné ce qu'il a de plus précieux : ses deux héritiers, Caius et Lucius ?
Sénèque a décrit en détail les frasques de Julie, qui était dignes de la future Messaline : les amants admis en troupe; les promenades et les orgies nocturnes ; Les lieux de ses débauches : la place publique elle-même et la tribune aux harangues, d'où le père avait publié sa loi sur l'adultère, choisies de préférence par la fille pour ses prostitutions ; le concours journalier à la statue de Marsyas, lorsque, d'adultère changée en courtisane vénale, elle se ménageait, en se livrant à des amants inconnus, le droit de tout oser.
Alors que Julie vit sa passion au grand jour avec Iullus Antonius, elle commet bientôt une grave erreur qui va lui être fatale. En l'an -2 avant JC elle organise une fête nocturne chez elle, qui dégénère en orgie, puis en folle équipée dans les rues de Rome, pour se terminer sur le Forum en bruyante bacchanale. Julie et Iullus s'approchent de la statue de la déesse Marsyas, qui représente la liberté de la République. Juchée sur les épaules de son amant, Julie dépose une couronne de fleurs sur la tête de la déesse revendiquant ainsi sa propre liberté.
L'outrage fait à la statue déclenche une vague d'indignation de la part du peuple de Rome, qui n'aime pas qu'on touche à ses symboles. Le scandale grandit et la colère gronde. Auguste ne peut plus nier l'évidence, Julie est devenue le symbole de la femme émancipée et a trahi ce qu'elle aurait dû symboliser, c'est à dire les vertus domestiques et la discrétion.
LA SANCTION
L'affaire fait boule de neige et met Auguste hors de lui. Livie encourage son mari à agir sévèrement et à trancher fort et vite. Il fait lire devant les sénateurs une lettre où il dénonce la vie déréglée de sa fille. Or les lois sur l'adultère sont implacables, et Auguste n'a d'autre choix que de les appliquer.
L'amant de Julie est directement visé : Illius Antonius est condamné à mort. Apprenant la nouvelle, le jeune homme préfère se suicider. Tous les amis de Julie qui ont participé à ses fêtes sont exilés loin de Rome. La loi autorise Auguste à exécuter sa fille coupable d'adultère, mais il se décide à la bannir sur l’île de Pandataria, au large des côtes de Campanie.
Pourquoi Julia fut-elle si sévèrement punie ? Certes, les auteurs s’accordent sur l’immoralité et la débauche de la jeune femme : les amants qu’elle recevait en groupe, les promenades et les orgies nocturnes, le choix de la place publique elle-même et la tribune aux harangues, d'où le père avait publié sa loi sur l'adultère, pour se transformer, d'adultère en courtisane vénale, et se livrer à des amants inconnus à qui elle permettait tout.
Une telle sévérité incite les historiens, et cela depuis l’Antiquité, à supposer une conspiration contre l’Empereur.
Outre Iullus Antonius, d’autres complices, qui ont copulé publiquement avec Julie, sont également cités et tous portent de grands noms.
Citons l’historien Dion Cassius : « Une tempête que j’ai honte à raconter et dont le souvenir est affreux éclata dans sa propre maison. Sa fille Julia, oubliant totalement le rang de son père et de son mari, alla jusqu’au bout dans ses débauches et ses turpitudes de tout ce qu’une femme peut faire ou subir de honteux. Elle mesurait la grandeur de sa situation en fonction de la possibilité qu’elle avait de fauter, revendiquant comme permis tout ce qui lui passait par la tête »
Parmi les amants de Julie « Quintius Crispinus, Appius Claudius et Sempronius Gracchus, ainsi que Scipion et d’autres noms moins illustres des deux ordres reçurent le châtiment qu’ils auraient reçu pour avoir déshonoré la femme de n’importe quel citoyen, alors qu’ils avaient déshonoré la fille de l’empereur et l’épouse de Tibère ». Ils seront tous exilés.
Le lieu choisi pour la détention de Julie est sinistre : il s'agit d'un caillou sans végétation, battu par les vents où se trouve une villa fortifiée sans aucun agrément. Peu après la sentence, la jeune femme (âgée de trente-sept ans) est emmenée, sous bonne escorte, jusqu'à cet ilot. Elle se retrouve seule en compagnie d'un bataillon de soldats qui doit la surveiller et lui interdire tout contact extérieur.
En dehors de ces soldats, aucun homme ne peut l'approcher. Chaque semaine ils font un rapport complet sur les visiteurs que peut recevoir Julie, et il y en a peu. Tous les agréments de sa vie passée sont supprimés : le vin lui est interdit, de même que le mobilier et les vêtements élégants. La nourriture qui lui est servie est réduite à sa plus simple expression : pain, fromage, fruits.
Les conditions de l'exil de Julie sont bientôt connues à Rome, et certains se mobilisent pour demander à Auguste qu'il les améliore. Même Livie (qui a peut-être quelques remords) se joint à ceux qui demandent à Auguste d'améliorer le sort de Julie. Tibère lui-même, qui est alors en exil à Rhodes et vient de divorcer de la jeune femme à la demande d'Auguste, se résout à écrire pour réclamer qu'on adoucisse ses conditions de détention.
Mais Auguste s'est enfermé dans un mutisme inquiétant, il refuse d'écouter les amis de Julie : au contraire, sa rancœur se renforce. La vraie mère de Julie, Scribonia, obtient l'autorisation de séjourner auprès de sa fille et de partager son sort. Au bout de cinq ans d'exil, Julie est transférée avec sa mère sur la côte du détroit de Sicile, à Rhegium, mais les conditions de son exil demeurent les mêmes et elle n'a droit à aucun adoucissement.
Le long calvaire va durer seize ans ! Seize ans pendant lesquels elle va apprendre par bribes ce qui se passe dans sa propre famille, et notamment la succession de malheur qui s'abat sur ses enfants.
C'est ainsi que les dernières années d'Auguste s'écoulent dans l'amertume : il a été incapable d'assumer l'image de la famille idéale et n'a réussi qu'à achever son œuvre politique en transformant la République en Empire. Il n'a plus qu'un seul héritier, et ce n'est certes pas celui qu'il aurait choisi si le destin n'en avait décidé autrement : seul son ex-gendre Tibère est à même de relever l'héritage d'Auguste, et de consolider les bases de l'empire romain.
Lorsqu’il meurt en 14 après JC, Tibère prend sa place en douceur. Divorcé de Julie, il aurait pu mettre fin à l'exil de son ancienne épouse, or, mystérieusement celle-ci décède quelques semaines après l'avènement de Tibère, à l'âge de cinquante-trois ans. La rumeur d'un empoisonnement (à la demande de Tibère) se répand à Rome, mais il est plus vraisemblable que Julie, dont la santé s'était délabrée au gré des privations, soit morte d'épuisement. Par contre chacun s'accorde à dire que Tibère ordonna l'exécution du dernier fils de Julie, Agrippa Posthumus, devenu fou, cette même année 14.
Julia était-elle « pire que les autres » ? Fille d’un empereur plutôt puritain (du moins dans ses prises de position politiques, parce que sur le plan privé Suétone en raconte de belles sur lui) et qui voulait restaurer l’ordre moral, mère des héritiers de l’empire, elle se devait de « donner l’exemple».
Chapitre III : Julie II, fille de Julie et épouse adultère.
Julie la jeune ou Julie II (19 avant JC-28 après JC) est la fille d’Agrippa et de Julie.
Telle mère, telle fille, pourrait-on dire !
Elle épouse Lucius Aemilius Paullus, fils de Emile Lépide le censeur, et a deux enfants, Aemilia Lepida et Marcus Aemilius Lepidus.
A l'exemple de sa mère, la jeune femme mène une vie dissolue et elle prend un amant alors qu'elle est mariée : Auguste frappe de nouveau et l'exile en l’an 8 sur une île au large de l'Apulie, où elle mourra abandonnée de tous en 28 après JC.
Auguste lui défendit de reconnaître et d'élever l'enfant qu'elle avait mis au monde quelque temps après sa condamnation. À la mort d'Auguste, celui-ci avait interdit qu'elle soit inhumée avec lui dans le même tombeau.
Il ne faisait décidément pas bon pour une femme, en particulier quand elle faisait partie de la famille impériale, d’être adultère !
Chapitre IV : Livilla adultère et empoisonneuse.
Ce dernier portrait n’est pas sympathique, car Livilla, la bru de Tibère fût soupçonnée d’avoir aidé son amant, Séjan à empoisonner son mari, héritier de l’empire.
Livia Julia, née probablement en 13 av. J.-C., et morte en 31, est la fille d'Antonia Minor et de Drusus Germanicus (le frère de Tibère). C’est la sœur de Germanicus et de Claude. Elle fut appelée Livia d’après sa grand-mère Livie, l´épouse d’Auguste et était appelée familièrement Livilla (petite Livie).
D’abord mariée avec Caius, petit-fils d’Auguste, elle épousa en l’an 4 son cousin Tiberius Drusus, le fils de Tibère. Quand Tibère succéda à Auguste en 14 ap. J.-C., elle se retrouva donc l’épouse de l’héritier potentiel. Drusus et Livilla eurent trois enfants, une fille appelée Julia en 5 ap. J.-C. et des jumeaux en 19 ap. J.-C.
Avant même la naissance des jumeaux, Livilla entretenait une relation avec Séjan, le préfet du prétoire de Tibère. Plus tard, certains (dont Tibère) soupçonnèrent Séjan d’être le vrai père des jumeaux. Drusus, héritier putatif depuis la mort de Germanicus en 23 ap. J.-C. mourut la même année peu après une dispute avec Séjan. Selon Tacite, Suétone et Dion Cassius, Séjan empoisonna Drusus avec l’aide de Livilla non seulement parce qu’il craignait la vengeance du futur empereur mais aussi pour supprimer un concurrent dans sa course au pouvoir. Si Drusus fut empoisonné, sa mort n’éveilla pas les soupçons sur le moment.
Séjan voulait maintenant épouser Livilla. Tibère, en 25, rejeta la demande mais céda finalement en 31. La même année, l’empereur reçut de sa belle-sœur, Antonia Minor, des preuves que Séjan avait conspiré contre lui. Tibère fit dénoncer Séjan au sénat, l’arrêta et le sortit de prison pour l’exécuter. Une purge sanglante eut lieu alors à Rome, la plupart des parents (dont ses enfants) et partisans partagèrent son sort.
Apprenant la mort de ses enfants, Apicata, l’ex-épouse de Séjan se suicida. Avant sa mort, elle envoya une lettre à Tibère accusant Séjan et Livilla d’avoir empoisonné Drusus. L’échanson de Drusus, Lygdus, et le médecin de Livilla, Eudemus furent interrogés et torturés et confirmèrent les accusations d’Apicata.
Livilla mourut peu après, soit exécutée, soit par suicide. Selon Dion Cassius, Tibère livra Livilla à sa mère qui l’enferma dans sa chambre et la laissa mourir de faim.

Les avis des lecteurs

@Jeanne, oui je suis allée plus loin que Julie: trois de mes enfants, dont celui que je porte actuellement ne sont pas de Philippe. Mais il est leur véritable père.

Histoire Libertine
@ Paul, Olga a fait des choses comparables, elle n'a rien à envier à Julie! Agnès

Histoire Libertine
" Je ne prends de passager que quand le navire est plein" De ce pointe de vue, tu as été bien plus loin que Julie! Jeanne

@ Paul Dans certaines situations, j'en aurais été capable!

Histoire Erotique
Ce que Julie a fait publiquement sur le forum, tu aurais été capable de le faire aussi, Olga! Paul

Je suis d'accord avec André au sujet de ses deux commentaires
@ Anna, à cette époque l'adultère n'était pas anodin. D'ailleurs Julie la jeune et Livilla l'ont payé très cher

Histoire Libertine
C'est Julie qui a toute sa place dans la continuité de tes récits sur les grandes " salopes" de l'histoire. Livie, Julie la jeune et Livilla sont "seulement" des femmes adultères. Anna

Histoire Erotique
Julie vaut bien Messaline, même si elle est beaucoup moins connue. André

Histoire Erotique
Livie la matrone qui était en fait une maquerelle! Intéressant. André

Merci à Chris, Marc, Luc et Elina. Je suis heureuse que cela intéresse.

Histoire Erotique
Rome, ton univers impitoyable! Maurice

Fabuleux récit d'une grande rigueur historique.

Histoire Erotique
J'ai appris des choses! Merci Olga. Luc

Histoire Erotique
Des personnages peu connus, mais c'est très intéressant! Marc

Merci de prendre soin de nos yeux avec tes photos...

Et puisque je suis l'ordre chronologique, qui devinera quel est le personnage suivant que j'ai choisi de raconter? C'est facile!Je viens de poster le récit et cette fois, pour les membres Premium les photos ont été intégrées directement Bonne lecture!

merci chers amis! Pour récompenser mes lecteurs premium, j'ai ajouté quelques photos

Très bon Olga, je comprends que Florence soit fan...

Quelle belle leçon d'histoire antique! Je suis persuadée que les élèves de lettres classiques seraient beaucoup passionnés par leur professeur si ce dernier savait les divertir par de tels récits plutôt que de plancher sur une version latine à l'aide d'un Gaffiot!
Bravo Olga pour ces moments de culture et le travail qu'ils représentent.



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Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (3 : la mainmise) - Récit érotique publié le 02-10-2024
Érotisme et poésie (15) : « Eros », par Pierre de Ronsard - Récit érotique publié le 09-09-2024
Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (2 : la soumise) - Récit érotique publié le 29-08-2024
Histoire des libertines (114) : La Paiva - Récit érotique publié le 17-08-2024
Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (1 : la rencontre) - Récit érotique publié le 04-08-2024